Behemarga est née au cœur des montagnes sauvages du Nord de Perrara, au sein d’une communauté de trolls profondément attachée aux traditions anciennes et à la préservation des terres. Issue d’une lignée de gardiennes spirituelles, elle grandit sous l’égide de la Congrégation de Gaïa, un cercle mystique qui prônait l’équilibre sacré entre la nature et les êtres vivants. Dès son plus jeune âge, Behemarga révéla un talent unique pour communier avec les esprits de la terre. Elle embrassa rapidement sa destinée de prêtresse dévouée à la Déesse Elerië, Dame de la Compassion.

Sous la tutelle des chamanes trolls, elle fut initiée aux secrets des énergies telluriques et à la maîtrise des pouvoirs de guérison conférés par Elerië. Plutôt que de prendre les armes comme beaucoup de ses semblables, Behemarga choisit une voie plus subtile, celle de la guérison et de l’apaisement. À travers l’usage de plantes sacrées et de rituels anciens, elle apprit à soigner les corps et à apaiser les âmes tourmentées, devenant une figure respectée et vénérée parmi son peuple. Son rôle n’était pas celui d’une guerrière, mais celui d’une protectrice spirituelle, utilisant sa foi pour renforcer les liens entre les vivants et la nature.

C’est sa compassion sans limites qui marqua profondément son destin. Behemarga était reconnue pour sa bienveillance envers les êtres blessés ou abandonnés, toujours prête à offrir une seconde chance à ceux qui en avaient besoin. C’est cette foi en la rédemption qui la mena à adopter Rielestara. Encore nourrisson, la petite elfe de l’aube lui fut confiée par sa mère mourante, une magicienne gravement blessée lors d’une bataille contre les forces du Seigneur des Ténèbres Neptherion. Sans hésiter, Behemarga prit l’enfant sous sa protection, la chérissant comme sa propre fille.

Rielestara grandit sous l’aile bienveillante de Behemarga, entourée d’amour et de sagesse. Dès ses premiers pas, la prêtresse lui transmit les valeurs essentielles de respect, de compassion, et d’harmonie avec la nature. Bien que la jeune elfe portât en elle une malédiction mystérieuse héritée de son père nordique, Behemarga veillait à l’apaiser, lui enseignant à maîtriser ses dons magiques et à accepter le fardeau de son héritage avec courage.

Lorsque Rielestara atteignit ses 36 ans, Behemarga recueillit un autre enfant, un garçon humain de 8 ans nommé Rilaros. Fils d’une noble lignée de Meora, Rilaros avait été sauvé par Behemarga après la destruction de son village lors d’une attaque. Perdu et orphelin, il trouva en Behemarga une figure maternelle et en Rielestara une sœur protectrice. Ensemble, ils formaient une famille unie malgré leurs différences raciales et culturelles.

Au fil des ans, Rielestara et Rilaros développèrent un lien de fraternité indéfectible, chacun soutenant l’autre à travers les épreuves de la vie. Behemarga, dans son rôle de guide spirituelle, veillait à ce que ses deux enfants adoptifs trouvent leur propre chemin, tout en leur offrant amour et sagesse.

À l’âge de 47 ans, Rielestara ressentit un appel profond à l’aventure. Animée par le désir de découvrir le monde et de relever ses propres défis, elle quitta le foyer familial pour rejoindre Obskurayès et une compagnie d’aventuriers. Bien que cette séparation fût douloureuse pour Behemarga, elle comprenait que sa fille devait tracer son propre chemin. Pendant ce temps, Rilaros, alors âgé de 19 ans, restait aux côtés de Behemarga, cherchant lui aussi à se forger une identité dans l’ombre du passé tragique de sa lignée.

Behemarga incarna tout au long de sa vie la dévotion, la sagesse et la compassion. Au-delà des différences culturelles et des épreuves, elle réussit à construire un foyer empli d’amour, transmettant à Rielestara et à Rilaros les valeurs d’unité, de respect et de force intérieure. Toujours fidèle à la Déesse Elerië, elle restait une figure rayonnante de bienveillance, dont la foi inébranlable et la connexion profonde avec la terre guérirent bien plus que des blessures physiques.

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